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Mal-être paysan Complémentaire aux autres services d’écoute, Allo Agri se déploie partout en France

Max Bauer, président de l'association Allo Agri, a signé une convention avec la MSA le 17 octobre afin d'accompagner le développement de la structure

L’association Allo Agri a annoncé le déploiement national de son dispositif d’accompagnement des agriculteurs « en situation de souffrance psychique ou professionnelle » à partir du 31 octobre et la signature d’une convention avec la MSA afin de favoriser la complémentarité avec les autres structures.

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Après deux mois d’expérimentation en région Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, le service de numéro gratuit Allo Agri, (08 05 38 19 19) fondé en 2020 par des agriculteurs, avec le soutien de la Coordination rurale, opère son déploiement à l’échelle nationale à partir du 31 octobre. Une convention a également été signée avec la MSA le 17 octobre, afin d’accompagner le développement du dispositif et favoriser la collaboration avec les autres services dédiés aux agriculteurs en difficulté.

Compléter les dispositifs existants pour toucher tous les paysans

« Le numéro vert mis à disposition est un dispositif complémentaire et compatible avec toutes les autres structures ayant une antériorité sur le territoire et un savoir-faire pour accompagner les agriculteurs », précise d’emblée Max Bauer, horticulteur dans le Var et co-fondateur d’Allo Agri. L’association se défend de prendre la place d’une autre structure qui aurait fait preuve de son efficacité et se focalise sur une prise en main rapide des agriculteurs en difficulté. Dans ce contexte, Allo Agri a déjà eu l’occasion de proposer un rapprochement avec l’association Solidarité paysanne à un agriculteur en quête de soutien.

Selon lui, certains exploitants ne contactent pas spontanément le service Agri Ecoute associé dès le départ à la MSA, bien que ce soit une structure indépendante, bénéficiant d'une convention, d’où l’importance du rôle de relais de ce numéro vert. Par ailleurs, si plusieurs associations locales, avec un savoir-faire et un réseau permettant d’apporter des solutions aux agriculteurs, sont présentes sur le territoire, « elles ne concernent à l’heure actuelle, pas plus de 10 ou 20 communes ». Le président d'Allo Agri suggère qu'elles soient référencées , avec la mise en place d’un comité de direction piloté par la préfecture.

Conscient des problématiques affectant une population vieillissante qui serait composée de 80 % d’agriculteurs non syndiqués, Max Bauer souhaite toucher l’ensemble des paysans avec Allo Agri. Le dispositif gratuit, et ne nécessitant pas d’adhésion, vient compléter des dispositifs en place tels qu’Agri Collectif ou la cellule Réagir, pilotés par la FNSEA avec l’appui des Chambres d’agriculture.

Se développer pour remettre l’humain au centre

« Certains facteurs de mal-être se développent avec en premier lieu l’isolement. L’agrandissement des exploitations favorise la solitude des agriculteurs, auquel s’ajoute un sentiment d’incompréhension de la société avec le développement de l’agribashing. On nous explique qu’il faut produire pas cher, sans consommer d’eau ou utiliser de produits phytosanitaires », déplore Thierry James, président de l’antenne de la Coordination rurale de Saône-et-Loire.

« Allo Agri, je l’ai imaginé sur le principe d’Allo Mairie, avec la mise à disposition d’un numéro gratuit destiné au monde agricole, permettant de dispatcher les appels vers les services compétents et d’apporter des solutions à nos paysans », poursuit Max Bauer.

Il décrit une association reposant sur trois mots-clés fondamentaux : une écoute, un lien, un soutien. L’agriculteur confronté à des problématiques de production ou des sujets techniques liés aux Safer où la MSA, a la possibilité d’appeler un animateur qui ouvrira une fiche, en fonction du département, avec le soutien du réseau de la Coordination rurale, comptant 50 sentinelles impliquées dans les comités départementaux.

L’association, reconnue d’intérêt général en avril 2023, souhaite ainsi prendre de l’ampleur, chercher des financements, et mieux se structurer pour « remettre de l’humain dans le traitement et le suivi des agriculteurs ». La convention signée avec la MSA concrétise un partenariat accentué avec l’organisme ayant pour but de favoriser la complémentarité avec les autres structures locales, en amont de la phase opérationnelle débutant le 1er janvier 2024.

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